ISBN 9782859207038

14,00 EUR

Graphisme : Robert Brandy

157 pages

juin 2007

Travail du poumon (Le)

Le poumon, c’est la langue qui dans la langue respire. L’oralité subvertissant l’écrit. Telle est la substance de ce livre. Une sorte de mode d’emploi, de regard dans la fabrique du poème. Nous voici en chemin, dans l’entre-deux de la langue et de sa métamorphose, avec pour sentinelles fragiles le cerf d’automne qui donne la vie et la mort, et la baleine ancestrale condamnée à la fatigue de la respiration. De ces sentinelles dépend la marche des choses, la métaphorisation du réel. Parce que voilà ce que fait ce poème : raconter. Raconter la vie et ce qui l’intranquillise. Or, raconter, c’est courir le risque de l’oubli, et celui de la plus parfaite des mémoires. D’où les incessants « effaçonnements » qui font et défont le texte. Comme s’il était une Aspirine se dissolvant dans l’eau, afin que soit mise à nu la langue première. Tel est le travail du poumon, une colonisation de la langue visible (le français) par la langue de l’origine (l’italien), plaçant la vérité du texte sur le point d’intersection entre un Sud et un Nord qui se regardent avec méfiance ; tout en rappelant que qui dit point d’intersection parle davantage d’absence de rencontre que de rencontre. Se construit ainsi une architecture du livre qui, de chapitre en chapitre, revisite quelques maîtres de la poésie – Borges et Gelman avant tout, mais aussi Pavese. Une poésie dans laquelle s’ourdit la tragédie du voyage qui – la baleine et Ulysse le savent – dit sans cesse que partir signifie à la fois ne jamais arriver et ne jamais revenir.

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