ISBN 9782859208622

12,00 EUR

126 pages

mai 2011

Barney Wilen

Bernard Jean Wilen (dit BARNEYWILEN), figure insolite du jazz français, est né le 4 mars 1937 à Nice, d’une mère française et d’un père américain. Décédé à 59 ans à Paris le 12 mai 1996, il est considéré comme l’un des tout meilleurs saxophoniste de jazz européens et devient « le seul ténor européen susceptible de concurrencer les maîtres américains».

Il commence à se produire dans les clubs de Nice sur les encouragements de l’écrivain Blaise Cendrars, ami de sa grand-mère. Il séjourne aux États-Unis de 1940 à 1946 et, dès son retour en France, étudie le saxo alto et ténor. En 1953, âgé de seize ans, musicien prodige, il monte à Paris et côtoie sur la scène du Tabou les grands musiciens américains de passage. L’album Tilt révèle un leader de vingt ans s’exprimant avec une grande assurance grâce à une sonorité puissante, un impressionnant niveau technique et une improvisation mélodique audacieuse.
En 1957, il participe aux sessions d’enregistrement de la musique du film de Louis Malle Ascenseur pour l’échafaud, orchestrée par Miles Davis. Et, en 1960, au sein des Jazz Messengers, à la bande originale du film de Roger Vadim, Les Liaison dangereuses. Il se produit notamment à Saint-Germain-des-Prés avec les vedettes du be-bop comme Dizzy Gillespie, Art Blakey et Bud Powell, à Nice avec Stan Getz et Curtis Fuller, et enregistre avec des artistes comme Martial Solal, Milt Jackson et Flavio Ambrosetti.

Il est l’un des premiers Européens invités au Newport Jazz Festival. Après une première éclipse en 1962, où il se retire en pleine gloire, il réapparaît au milieu des années 1960 avec un futur disque culte, Dear Prof Leary (dédié à Timothy Leary), en précurseur du free jazz européen (jouant notamment aux côtés d’Archie Shepp et François Tusques),
ouvert également à l’influence de la pop music, définissant ainsi les principes du free jazz rock.

En 1969, il part en Afrique pour un périple de deux ans qui lui inspire Moshi en 1972, album mêlant jazz et musiques africaines traditionnelles (Algérie, Niger, Mali). Il compose diverses musiques de films français des années 1960 à 1990.

En 1987 paraît La Note bleue (Grand Prix du disque Charles Cros), disque au succès mythique, sorti en même temps qu’une bande dessinée de Loustal et Paringaux inspirée de sa vie, et consacrant le retour au tout premier plan de ce musicien de niveau international. Pendant dix ans, l’éternel jeune homme va s’attacher à rattraper le temps perdu, ne cessant d’innover et multipliant les enregistrements (souvent de qualité exceptionnelle), comme s’il regrettait la pauvreté quantitative de sa discographie antérieure. En 2006, Stéphane Sinde lui a consacré le film Barney Wilen, The Rest of Your Life.

Yves Buin signe la toute première biographie consacrée à Barney Wilen.

Barney Wilen : « Les catégories sont bonnes pour les programmateurs de radio, parce que c’est commode. Il faut résister à la mise en fiche de la musique. Ou alors, qu’on mette toute la musique en fiches perforées dans des ordinateurs. Cela ouvrira peut-être une nouvelle porte pour qu’il puisse y avoir éclatement de la musique. »

 

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