Trois claques à Balzac
Emmanuel Brouillard est un homme charmant et bien élevé. Ceci doit être précisé quand ses limericks (forme chantée irlandaise rimée et rythmée aux origines incertaines) sont d’une insupportable violence à l’encontre de nos plus grands écrivains, pour lesquels il dit avoir par ailleurs la plus grande estime. Reprenant la baffe au bond, Bruno Mallart maltraite à son tour leurs figures. Ses collages détournent des portraits initialement dédiés aux gloires posthumes pour en faire les acteurs grotesques de son petit théâtre de papier.
De George Sand à Rousseau, les deux compères font joyeusement subir les pires avanies à quatre-vingts hérauts de la création et de la pensée. L’ouvrage est un outrage. Assassin. Mais jubilatoire puisqu’il bouscule nos vanités. Et surtout, il nous fait rire.